qu'est que STEP

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Step : un grand pas pour la Goutte d’Or
Step3, c’est le nom du programme d’échange de seringues mis en place par Ego en 1995. Placé en périphérie de la Goutte d’Or, ses grandes vitrines donnent sur la rue et en font un lieu totalement ouvert. C’est certainement l’une des raisons qui ont permis de faire accepter la structure dans le quartier : il ne s’agit pas d’une arrière-cour sombre, où seraient distribuées en cachette des seringues. Ici la volonté est clairement la transparence. A tel point que Step est aussi devenu une galerie d’art, où sont exposés tableaux et dessins d’usagers. Un pari qui semble fonctionner, attirant des gens de divers horizons qui repartent avec un nouveau regard sur les "toxicos", loin des images diffusées d’ordinaire par les médias.
Ouvert de 17h30 à 22h30, Step propose bien sûr un échange de seringues, des kits-base et des préservatifs. Mais pas seulement. Autour d’un café et d’un peu de musique, des informations et des brochures sont échangées. Les animateurs (ils sont six à se relayer) distribuent ainsi des plaquettes sur la tuberculose, les infections sexuellement transmissibles ou des informations spécifiquement destinées aux femmes. Une assistance juridique est proposée, ainsi qu’un atelier d’informatique. Mais l’initiative qui a le plus de succès est la "bobologie". Les soins des pieds (et des mains souvent) sont ainsi incontournables. "Pour ceux qui sont dans la rue, marcher, c’est à peu près tout ce qu’il leur reste" souligne Alberto Torres, responsable de Step et "bobologue" officiel dans un petit cabinet vitré sous l’escalier. "Coupures, brûlures, abcès, mycoses, plaies, etc. Nombreux sont les problèmes qui peuvent devenir handicapants et même graves s’ils ne sont pas soignés."
Cette "bobologie" est aussi un moyen de montrer aux usagers que l’on s’intéresse à eux, que l’on s’occupe d’eux. Un contact essentiel lorsque l’on est totalement rejeté. Car s’occuper des maux du corps est le premier pas à faire avant de s’occuper des maux de la tête.
La prochaine étape pour Ego? L’ouverture en 2006 d’un centre spécialisé de soins aux toxicomanes (CSST) qui associera médecins généralistes, psychiatres, psychologues et infirmiers, pour soigner les crackers et les aider à décrocher (lire "états généraux du crack à la recherche de réponses concrètes"). Cela passera notamment par des approches innovantes, telles que des thérapies comportementales et cognitives, des entretiens de motivation ou des techniques de relaxation. Face aux oppositions que génère ce projet, Ego devrait pouvoir s’appuyer sur son implication locale, qui constitue sa force et sa légitimité.

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